Retour à Bon port



Des Açores à la Bretagne

Accueil chaleureux et francophone à la marina de Horta.
Nous y obtenons une place avec catway parfaitement abritée. En effet, à la fin du mois d'avril, le port est loin d'être rempli : les bateaux de retour des Antilles sont encore en mer ou sur le départ.

Sans l'avoir choisi, nous resterons un mois à Horta : notre inverseur avait donné des signes de faiblesse, nous pensions avoir réglé le problème en Afrique du Sud mais en arrivant sur les Açores la situation s'est aggravée, l’enclenchement de la marche avant devient parfaitement aléatoire (ce qui, dans les manœuvres de port constitue... une gêne certaine). Démontage, réparation grâce à un "kit volvo" qui sera long à arriver (les îles...).
Cela nous permettra de voir s'échelonner les arrivées des bateaux venant des Antilles : au début les gros " charters" qui ont fini leur saison caribéenne et rejoignent la méditerranée, puis des voiliers de plus en plus petits... et de plus en plus nombreux (la veille de notre départ : 36 arrivées...)



Un tel flux crée en ville une certaine animation.
Les jetées du port sont toujours égayées des peintures laissées par les voiliers de passage (celle que nous avions laissée, il a treize ans, ayant été ignominieusement recouverte, nous avons décidé de n'en pas refaire !).



On a le choix entre une multitude de petits bistrots et restaurants agréables et très bon marché. Une petite visite s'impose, bien sûr à "l'incontournââble" institution du café Peter qui ne sort de son habituelle banalité que le vendredi soir (en fonction du groupe qui vient y jouer).
Moins banal nous a paru le restaurant de Genuino : le propriétaire a fait deux fois le tour du monde en solitaire sur son voilier (un Bavaria...) et a décoré son établissement des souvenirs qu'il a ramenés. A l'accueil, on est négligemment interrogé par le patron (vous êtes venus comment, vous êtes passés par où ?) L'annonce d'une arrivée en voilier depuis l'Afrique du sud déclenche un flot de souvenirs (nous déclinons notre commun amour de Rodrigues...) et une visite guidée de l'établissement où toutes les tables sont en fait des vitrines rappelant les escales du patron autour du monde... Et en plus la cuisine est excellente.

En un mois, nous avons le temps d'arpenter l'île à pied et en voiture (et à vélo, pour l'équipier) : paysages volcaniques, grands versants de bocage verdoyants... Nous sommes malheureusement un peu tôt en saison pour que les nombreuses haies d'hortensias soient fleuries.


Bocage sur Faial, les haies seront bientot fleuries


Un paysage marqué par une éruption au milieu du siècle dernier


Quelques jours à Sao Jorge (en ferry). L'île est, plus que ses voisines restée à l'écart des flux touristiques. Elle est réputée pour ses randonnées, que nous ferons par temps gris et pluvieux, ce qui les rend moins attrayantes.


Une des fajas de Sao Jorge


Pico vu des hauteurs de Sao Jorge

Inverseur réparé, et après une nuit d'escale dans le petit port de velas à Sao Jorge, nous gagnons Angra do heroismo, sur l'île de Terceira. La ville (classée au patrimoine mondial de l'Unesco) est très intéressante et offre sont lot de monuments à visiter.


Angra, la ville et le port de plaisance.


La forteresse qui domine la ville

Puis, passage à Sao Miguel où Ponta Delgada sera notre dernière escale avant de rejoindre le continent Européen.


Un peu plus de huit cent milles séparent Sao Miguel de la Galice ...

Notre première intention avait été de faire escale à La Corogne mais un fort vent de Nord est nous attendait à l'arrivée vers le cap Finisterre : nous avons suffisamment traîné nos quilles et nos dérives dans la région pour savoir que, sauf raison impérative, aller affronter le Nordet sur Finisterre n'est pas forcément une très bonne idée. C'est donc à Bayona de Vigo que nous rejoindrons le continent européen.
Un passage presque totalement au près serré : au début nous avons pratiquement le cap sur... Lisbonne, puis le vent "adonne" progressivement, nous permettant même de nous "monter" au nord de la route directe pour avoir un meilleur angle dans les vents (assez) forts qui nous attendent le long de la côte galicienne.
Notre route trace un joli S, mais c'est un passage plutôt plaisant... et à l'arrivée au petit matin l'odeur des eucalyptus des îles Cies parfume toujours l'entrée de la baie de Vigo
Cinq ans après, Bayona n'a guère changé, la transformation du port de pêche en station balnéaire à la mode s'est tranquillement poursuivie mais l'endroit reste fort agréable.

L'escale est l'occasion de faire, commodément, un petit séjour à St Jacques de Compostelle. Nous avions gardé un fort bon souvenir de notre passage précédent (il y a... près d'une trentaine d'années.)





L'ensemble architectural n'a guère changé mais le lieu est devenu une destination à la mode où se pressent des foules de "pèlerins" aux mollets rougis par le soleil cantabrique... profond débat au sein de l'équipage : y a-t-il un réel regain de la foi catholique qui jette sur les routes des hordes de pécheurs soucieux d'assurer leur Salut... ou s'agit-il seulement de randonneurs "branchés"qui se déclarent pèlerins pour bénéficier, sur le chemin, des hébergements à bas prix ? Le lecteur tranchera.

Retour à la navigation : le Nordet s'est effacé et c'est une remontée paisible vers la Corogne avec un mouillage pour la nuit à Camarinas. Juste à proximité d'une aire où est allumé un feu de la St Jean : Nous avons le loisir de constater qu'à Camarinas, pour la Saint Jean on fait vraiment de très grands feux, qui brûlent très longtemps, le tout accompagné d'une musique très très forte...


Le cap villano...dans le calme plat.

Quelques jours à La Corogne où le port de plaisance est désormais au cœur de la ville.



Une traversée agréable du golfe de Gascogne (gennaker, un peu de moteur, spinnaker...) et après un peu plus de cinq ans, nous tournons nos amarres au ponton d'Audierne dont nous étions partis.


Cinq ans et 46000 milles après...

Il ne nous reste plus qu'à affronter la rude convivialité des pontons audiernais.

Commentaires :

Par Anne le mercredi 30 septembre 2015

Hello Kendalch, comment allez vous apres cette arrivée à Audierne. J'ai suivi suivi votre parcours depuis le détroit de Torres.nous sommes dans l'océan indien et visons Capetown fin novembre début décembre.. A bientôt pourquoi pas,nous habitons Nantes quand nous ne sommes pas sur Uhambo.