2016 Vers l'Islande



Pays de Galles, Irlande, Ecosse : bref passage


Quelques mois en Bretagne, quelques soins - bien mérités - à l'embarcation, et Avril est arrivé : il est temps de repartir.
Départ d'Audierne le 11 avril.
Nous ne souhaitons pas trop "traîner" à la montée pour être en Islande vers la mi-mai.
Première étape bien courte ! Le petit temps nous interdit de passer le Raz et le Four sur une seule marée : escale d'une nuit à Camaret.
Puis route sur Milford Haven : un peu plus de deux cents milles. Un passage assez désagréable. petit temps, vent arrière, houle croisée... un moment arrive où même le génois seul ne tient plus : moteur.
Nous pensions faire escale à Dale bay, mouillage agréable à l'entrée de la rade mais la météo annonce un fort vent de Nord pour les jours à venir : il nous reste à entrer dans le bassin à flot -juste en face de la grande raffinerie - dont une partie a été aménagée en port de plaisance.
Nous y resterons deux jours.


Dale bay


Un ponton pour nous tout seuls

La ville dont l'activité tourne autour de la raffinerie et de la réparation navale n'est pas exactement une escale touristique mais l'abri est excellent pour laisser passer le mauvais temps.
Pendant presque deux semaines le vent restera résolument "vissé" au nord. Il nous faudra naviguer dans les intervalles, en utilisant les légères "bascules" qui donnent un bon bord, en profitant des mollissements passagers... et en tenant compte des courants qui, en Mer d'Irlande ne se laissent pas ignorer. Départs en milieu de nuit, arrivées au petit matin sont notre lot, l'occasion de constater que lorsqu'il faut aller contre le vent du nord, au mois d'avril, en ces lieux il fait... moins chaud que dans les Alizés.


Un joli bord de près vers Dublin

Montée sur Dublin : un agréable bord d'une grosse centaine de milles au près serré nous mène à Dun Laoghaire dont une bonne partie des vastes pontons sont, à cette époque inoccupés. En un quart d'heure, un train nous mène au cœur de Dublin qui porte encore les décorations du centenaire de Pâques 1916. Soirée à Temple bar et, le vent du nord ayant molli, départ pour Bangor (proche de Belfast) où nous mène ... un bord de près serré.
Bangor était pour nous une escale indispensable puisque s'y trouve une librairie spécialisée capable de fournir la documentation nautique (ailleurs peu disponible) sur les Feroë et l'Islande. Nous ne souhaitions pas nous y attarder... mais le fort vent du nord établi pour plusieurs jours rend très difficile la remontée vers Islay et Jura, qui sont sur notre route.
Plutôt que de rester à attendre, nous décidons de nous glisser "derrière" le Mull of Kintyre et d'entrer dans le firth of Clyde.
Louvoyage "musclé" pour atteindre la marina de Largs. Ce n'est pas l'escale que nous aurions spontanément choisie mais elle nous permet de régler un problème technique. Notre chauffage qui avait parfaitement fonctionné sous les tropiques (nous le faisions effectivement touner régulièrement pour éviter qu'il ne s'encrasse) émet désormais, au démarrage, une fumée de nature à faire décoller plusieurs flottilles de Canadairs. Or à Largs se trouve une agent de la marque qui nous règlera promptement le problème. (En nous permettant de constater que, par rapport au Royaume Uni, l'heure de main d'oeuvre en France est vraiment très bon marché). Largs est une des marinas de Glasgow, elle est fort animée et on y sacrifie à la tradition des régates du soir.


Dans le firth of Clyde

Mais le vent finit par touner à l'ouest : nous attrapons les dernier souffles du nord pour redescendre le Firth of Clyde, un "vigoureux" bord de près, fortement aidés par le courant pour contourner le Mull of Kintyre et nous voilà en eaux abritées sous Islay, puis Jura. Nous faisons défiler de nuit ces îles qui abritent des ports et des mouillages que nous avons fréquentés avec plaisir mais il faut avancer vers l'Islande .... et il faut bien avouer que les conditions du moment n'incitent guère à gonfler l'annexe pour aller taquiner le lieu.
Une nuit de navigation tranquille où nous constatons que les courants écossais n'ont pas perdu de leur vigueur et nous arrivons à l'aube à Oban.
Moment d'inquiétude : la marina où nous pensions faire escale semble avoir disparu... aurait-elle été emportée par un mauvais coup de vent ? Rien de tel : les pontons sont quasiment tous vides et ne se distinguent pas dans la lumière du petit matin : nous n'aurons que l'embarras du choix. Amarrage rapide car dès notre arrivée la neige commence à tomber. Voilà qui incite à se calfeutrer mais aura le mérite de décorer les sommets environnants et de nous offrir un magnifique spectacle lors de la remontée du sound of Mull qui nous mène à Tobermory.


Sound of Mull en avril



Les façades des maisons de Tobermory sont toujours aussi vivement colorées mais depuis notre dernier passage ont été construits des aménagements qui nous permettent d'attendre confortablement le passage du coup de vent annoncé.


Tobermory

De Tobermory, nous souhaitions aller directement vers les Hébrides extérieures mais le fort vent contraire annoncé rend la perspective... peu attrayante. Nous nous glissons donc à l'est de Skye, en eaux abritées et après une escale à Plockton et une remontée sous trinquette et deux ris, ponctuée de grains violents, nous atteignons Stornoway capitale de la plus septentrionale des Hébrides extérieures. Accueil chaleureux du personnel du port : deux personnes se déplacent sur les pontons et en quelques minutes nous sommes branchés, renseignés, munis de tous les codes nécessaires bref parés pour... le fort coup de vent annoncé.


Lumière sur Stornoway